HISTOIRE D'O
On en parle beaucoup cet été, que ce soit dans l'express ou sur Buzz... Ce roman, je l'ai lu tôt, avant Masoch mais après Sade, et je me souviens avoir été frappé par la langue utilisée: qu'on puisse utiliser un style aussi précieux pour décrire des scènes aussi crues, cela me semblait incroyable. Bizarrement, le contenu m'avait beaucoup moins intrigué, j'avais toujours imaginé Justine à demi-volontaire, et les abandons d'O ne me semblaient pas si neufs que ça.
J'ai relu ce roman pendant la rédaction de Tokyo Rhapsodie, en contrepoint de mes recherches sur l'érotisme nippon. Ce qui m'a alors le plus troublé, c'est le pouvoir d'évocation de l'auteure, sa capacité à faire appel aux cinq sens pour appuyer ses descriptions.
Et le sexe dans tout ça? Eh bien tout cela est devenu bien gentil et bien doux: une petite bourgeoise va se faire attacher et baiser par tout un tas de Messieurs masqués, avec par moment un peu de flagellation pour faire bonne mesure. On est dans le classique, et plus du tout dans la transgression qui devait faire la force de ce livre il y a cinquante ans.