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Le devisement du monde
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Le devisement du monde
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16 janvier 2011

Nippon fripon

La première fois que je me suis posé la question, j'étais en encore en France, Aki venait de s'effondrer sur le lit à côté de moi. Elle avait replié ses mains menues sur mon sexe encore couvert de l’inévitable préservatif et s'était mise à folâtrer. « Alors c'est ça faire l'amour à la française ? », me souffla-t-elle. Etrange, j'allais justement lui poser la même question : voilà donc le sexe à la japonaise ? Nous nous étions effleurés des doigts pendant la soirée, avions mangé un morceau en attendant la seule chose qui nous intéressait vraiment sur la carte : le sexe.

Le menu était classique : effeuillage de mademoiselle, cunnilingus joueur, fellation sérieuse, soixante-neuf un peu court puis plat de résistance avec Aki sur le dos. Variations et arpèges, levrette, amazone inversée, cris et chuchotements. Le plaisir venu et vaincu, restait la question que l'on se pose forcément après avoir fait l'amour à une fille venue de l’autre côté du globe : où est la différence ?

Ma réponse, je compte la chercher au fil des semaines qui viennent. Mon but est de montrer que s'il y a une différence, elle se situe au-delà de la couleur de peau ou de la maîtrise des sinogrammes. Pour faire l'amour à la japonaise vous n'avez pas besoin de prendre des leçons de cérémonie du thé, de manger avec des baguettes ou de lire des mangas dans le texte (bien que chacune de ces pratiques puisse vous aider). Non, pour aimer à la japonaise, il faut oser penser comme un couple japonais. Pas simple, quand on connait l'âge et le raffinement de la culture concernée.

Au cours de ce voyage, je compte bien dériver vers le monde flottant, celui des plaisirs et de la nuit, celui d’un Japon rêvé. Eh oui, à mille lieues de la réalité sociologique, de la dénatalité, de la misère sexuelle de couples qui ne se voient pas pour cause de travail harassant et de temps de transports démesurés, nous imaginons un archipel érotisé et trouble. Nous pensons aux Geishas, au commerce de petites culottes, au bondage élevé au rang d'art et aux mangas chargés d'une sexualité débridée, parfois violente, toujours esthétique.

Bref, je ne vais pas faire une étude sur la sexualité au Japon mais plutôt donner des clefs pour épicer votre couple et donner à vos nuits un parfum d'Extrême-Orient. Les plus exigeants d'entre vous iront peut-être potasser la bibliographie, mais pour les autres, amusez-vous avec les codes de l'érotisme japonais.

Car s'il est vrai que le Japon intrigue, c'est peut-être avant tout par son approche de la sexualité. Existant loin des cadres que nous impose notre morale judéo-chrétienne, la culture japonaise s'est développée sans notion de péché. Dans un pays où les apparences et la « face » priment sur la vérité, le regard de l'autre est la seule puissance normative. D'où à première vue une absence de culpabilité liée au sexe.

Ce gouffre entre les règles sociales, parfois très contraignantes, et ce qui est perçu comme une absence de normes morales concernant la sexualité, a donné naissance à un raffinement (d'aucuns diront une perversité) dont nous, Occidentaux héritiers d'une « révolution sexuelle », avons encore beaucoup à apprendre.

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