CHINCHIN GA IPPAI DATTA*
Pourquoi Kawasaki ? L’histoire remonte à l’époque d’Edo (1603-1867), quand le port de Kawasaki était un haut lieu de la prostitution. Les filles, inquiètes des ravages des maladies vénériennes, créèrent un culte autour d’un phallus de métal censé les protéger. Au fil des ans, le sanctuaire devint un lieu dédié à la fertilité des plus explicites.
Mais revenons au festival. Le sanctuaire est plein à craquer. Assis dans la poussière, deux petits vieux sculptent d’énormes radis noirs en forme de phallus. Plus loin on vend des sucettes à la Orange mécanique, les deux sexes sont représentés, en différentes tailles et parfums… L’atmosphère est bon enfant, on s’agglutine autour des autels portatifs qui doivent partir en procession dans les rues, on monte à califourchon sur des troncs taillés et polis.
Plus de photos...
Le plus étrange est qu’à trois pas de là, dans un grand temple bouddhiste, on fête l’anniversaire du Bouddha dans le recueillement. En ligne, des fidèles viennent asperger la tête du Bouddha représenté enfant, debout, pointant de ses mains la terre et le ciel. Réminiscence des cultes hindouistes où le linga est pareillement mouillé, créant l’eau lustrale indispensable aux rites ? Peut-être mais le parallèle est amusant à faire dans ce pays où le symbole freudien du phallus est une bite.
*"Hé, j’ai vu plein de bites" (un gamin de huit ans à sa mère)